La dissuasion au troisième âge nucléaire
Pour beaucoup d'hommes politiques, de chefs militaires ou tout simplement de citoyens du monde occidental, la tentation est grande de considérer les armes nucléaires et la stratégie de dissuasion comme des vestiges d'un passé révolu. À l'heure où la totalité des pays occidentaux sont au pied du mur du renouvellement de leurs forces nucléaires, cette question de la place du fait nucléaire comme déterminant majeur des équilibres stratégiques futurs fait débat.
Pour autant, la guerre d'Ukraine rappelle aujourd'hui à ceux qui auraient pu l'oublier que posséder des armes nucléaires et les brandir change profondément la donne régionale ou mondiale, selon la portée des armes et la nature des États menacés.
Dans un monde qui est devenu très interdépendant sur le plan économique – comme l'était aussi celui de 1914 – mais dans lequel on assiste à un réarmement massif, quel est l'avenir et quels sont les enjeux de la dissuasion nucléaire ?
Chef d'état-major de la Marine de 2020 à 2023, l'Amiral Vandier est actuellement Major général des armées. Pilote de chasse embarquée, il a participé aux opérations en Bosnie, au Kosovo et en Afghanistan. Il a commandé la première Flottille de Rafale Marine (12F), la FLF Surcouf en Océan Indien et le Porte-Avions Charles de Gaulle (2013-2015).