Dès 1999, le Manifeste Contrelittéraire et la revue Contre littérature avait anticipé le mouvement culturel de grande envergure qui se dessine aujourd'hui dans le monde : l'émergence d'une authentique écologie de l'esprit. L'ambiguïté même du terme "contrelittérature" veut exprimer cette logique du paradoxe qui est celle de la pensée rebelle. Le combat du rebelle est un combat pour l'esprit. La finalité de l'art - Pourquoi l'art ? - pose le problème de l'homme : " Qu'est-ce que l'homme ? " Le retournement à une conception anthropologique ternaire - corps, âme, esprit - vise à réintroduire, sur les ruines de l'art moderne, la dimension spirituelle de la liberté. La littérature, au sens moderne, fut le choc en retour du rejet de la dimension mystique qui se mesure à la forclusion des textes de la mystique chrétienne, à l'effacement de la musique sacrée, à la disparition du tragique au théâtre. L'esprit demeurera toujours le "matériau le plus avancé" de l'art. En réintroduisant la mystique dans l'ordre artistique, la contrelittérature ouvre le futur d'une antériorité oubliée. Le Manifeste pour l'esprit tente de rétablir le sens obvie de l'art que le nihilisme avait arraisonné : les contrelittéraires combattront d'une main et construiront de l'autre !