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Présentation de l'éditeur
Gabriele D'Annunzio (1863-1938), l'un des premiers poètes d'Italie, fut tour à tour romancier décadentiste, ascète, hédoniste, inventeur de parfums, bâtisseur de palais, révolutionnaire, député, cinéaste, exilé, amant des plus célèbres femmes de son temps, colonel, aviateur héroïque, prince de Monte Nevoso. Parmi toutes ses vies, la plus extraordinaire est sans doute celle qu'il mena à Fiume, de septembre 1919 à décembre 1920.
Après avoir conquis la ville les armes à la main, il y proclame la Régence italienne du Carnaro et rédige la première - et dernière - constitution poétique de l'histoire. Pendant une longue année, intellectuels, patriotes, utopistes, anarchistes, bolchevistes, fascistes, drogués, prostituées, damnés de la terre se donnent rendez-vous dans cette ville libre mais assiégée, pour y réaliser leur rêve ou y suivre leur cauchemar - jusqu'à l'assaut final.
Fiume redevient ainsi la cité enchantée où tout est possible, où les artistes se font soldats et les légionnaires poètes. Ceux qui ont connu l'horreur des tranchées veulent que la fête dure infiniment. Dans l'éclat des nuits, des cérémonies grandioses, des audacieux coups de main, dans l'ombre des trafics et des complots, les corps se mêlent, les esprits s'aiguisent. Tour à tour ironique, prophétique ou désespéré, face à la souffrance et à l'absurdité du monde, D'Annunzio tente, en dépit du temps qui presse, de faire de l'esthétique la morale de son gouvernement, et de sa défaite un triomphe littéraire. Alessandro Barbero, historien des mondes qui basculent, romancier des chants du cygne, dresse le portrait criant de vérité d'un homme vieillissant - le Poète par excellence - qui ne sait plus résister à ses démons, mais veut encore incarner pendant quelques mois ce génie qui subjugua son temps.


Jacqueline Picoche pour www.librairiecatholique.com
L'auteur, professeur d'histoire médiévale à l'Université du Piémont est l'auteur d'ouvrages historiques et de romans dont plusieurs ont été traduits en français. Il a choisi, dans celui-ci de raconter un épisode, encore présent, sans doute, à la mémoire de nombre d'Italiens, mais largement oublié en France, de la vie du poète Gabriele d'Annunzio et des relations internationales consécutives au démembrement de l'Autriche à la fin de la première guerre mondiale. Et les lecteurs apprendront en le lisant que la ville frontière voisine de Trieste dont le nom italien est Fiume, et le nom croate Rijeka est l'objet d'un conflit opposant les Yougoslaves aux Italiens au sujet de la ville, Le président des États-Unis d'Amérique Woodrow Wilson, suggère qu'on en fasse un État indépendant, qui pourrait éventuellement acueillir le siège de la Société des Nations.
D'annunzio qui avait milité pour l'entrée en guerre de l'Italie qu'il souhaitait voir devenir une grande puissance européenne, qui s'était engagé volontairement dans l'aviation, et s'était distingué comme pilote tire parti de cette situation confuse, et entre le 12 septembre 1919, à la tête d'un mouvement d'orientation anarcho-fasciste dans Fiume qu'il gouverne pendant quinze mois dans l'espoir de la conserver à l'Italie.
Le traité de Rapallo met fin à sa tentative et il est expulsé de la ville par les troupes régulières italiennes au cours des derniers jours de décembre 1920, appelés en italien Natale di sangue, Noël sanglant.
Le narrateur est le dévoué secrétaire de Gabriele, et apparemment, pas plus que pour son valet de chambre, il n'y a de grand homme pour son secrétaire. Le personnage principal est un personnage de comédie italienne qui nous fait passer de la comédie à la tragédie, une sorte de bouffon plus occupé de l'importance de son personnage que de l'intérêt réel de l'Italie et de la ville sur laquelle il règne par le prestige de toute son oeuvre et son talent d'orateur, paresseux, velléitaire, drogué, chéri de toutes les femmes qu'il a à ses pieds… La lecture de ce roman, qui n'est pas à mettre entre les mains des petites filles, est jouissive à cause de son caractère baroque. Les raisons spécifiques que les clients de la Librairie catholique auraient de s'y intéresser tiennent dans deux vers de Faust, du poète anglais Marlow, deux fois cités, qui sont peut-être la clé du livre. En français : Faust (s'adressant au diable) : “Comment se fait-il donc que tu sois hors d'enfer ?” Réponse de Méphistophélès : ”Mais l'enfer, c'est ici, je n'en suis pas sorti”.
Eh ! oui… Quel personnage du roman peut-on supposer être en état de grâce ? Peut-être, uniquement une jeune paysanne poussée à la prostitution par la misère, torturée puis assassinée en raison de ses velléités de fuite… mais apparemment pas le sénateur Cosulich, ni sa plantureuse et infidèle épouse, ni leur fille Cecilia qui dame le pion à sa mère en se jetant dans les bras du Grand Séducteur Gabriele qui toutefois se rachète par un acte de justice : l'ordre de l'exécution clandestine des mecs de la malheureuse suppliciée. Bref une bonne occasion de méditer sur l'Enfer, les voies qui y conduisent et, en prenant le contre-pied de bien des conduites, les moyens d'y échapper.






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