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Ecrit dans la forme d'un long dialogue socratique qui aborde les grandes questions fondamentales qui se posent à l'homme, Juan de Mairena est l'oeuvre maîtresse d'Antonio Machado et un classique de la littérature du XXe siècle. Traduit pour la première fois de façon très partielle en 1950, voici enfin restituée au lecteur français, soixante-six ans après la mort du poète, l'édition intégrale de ce livre majeur, qui n'a rien perdu de sa modernité et reste d'une grande actualité. Un communisme athée, disait mon maître, sera toujours un phénomène social très superficiel. L'athéisme est une posture essentiellement individualiste, celle de l'homme qui, partant de l'évidence de sa propre existence, parvient à instaurer le règne du néant, au-delà des frontières de son moi. Cet homme ne croit pas en Dieu, ou se croit Dieu, ce qui revient au même. Il ne croit pas davantage en son prochain, ni en la réalité absolue de son proche voisin. Car pour croire en ces deux choses, la vision, ou l'évidence de l'existence de l'autre lui font défaut, de même que l'intuition bien ancrée d'une altérité, seul moyen de passer du moi au toi. Les grandes religions nous disent à juste titre que c est l'amour démesuré de lui-même qui tient l'homme éloigné de Dieu. Ce qui revient à dire, implicitement, qu'il l'écarte aussi de son prochain. Mais il est des moments historiques et vitaux où l'homme ne croit qu'en lui-même et s'arroge l'" aséité ", à savoir le fait de n'être que par soi-même ; ce sont là des moments où il lui est aussi difficile d'affirmer l'existence de Dieu que celle, au sens ontologique du terme, de son gardien d'immeuble. Ne venez pas parler de communion, de communauté, ni même de communisme à ce self-made man au sens littéral du terme, à cet homme dépareillé, à cette monade autosuffisante. En quoi et avec qui pourrait-il bien communier, cet homme ?






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