Une journée de l'été 1930, en pays de Caux, alors que les esprits - et parfois les corps - sont toujours marqués par le traumatisme de la Grande Guerre, on fête un mariage au sein de la haute bourgeoisie locale. Ariane Delassalle, épouse d'un grand industriel, ne s'y rend qu'à regret. Son propre mariage est un échec, par défaut d'enfants. D'elle-même ou de son mari, qui est stérile ? Aucun des deux, peut-être. Mais son désir de procréer prend la forme d'une obsession. Au cours de cette seule journée, elle se donnera à deux hommes et s'enfuira avec un troisième, blessé de guerre, en qui elle reconnaît la même volonté farouche d'opposer la liberté à la convention, la vie à la mort. Il lui a confié un lourd secret, qui jette une ombre sur l'aveugle glorification de l'héroïsme guerrier. L'Ombre d'un capitaine est plus qu'une évocation poignante de la guerre de 14-18, une analyse subtile des années 1930, mais transposable à tout après guerre. Il livre le portrait saisissant d'une femme " moderne ", décidée à vivre selon les exigences de son corps et non celles de son milieu.