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Un petit employé de bureau, Saban Bas, mal dans sa peau, effacé, longe les murs et se méfie de tout le monde : des fois qu'il ait affaire à un flic. Une paranoïa relationnelle confine ici au chef-d'oeuvre narratif. Cependant, en lui, un autre personnage est aux aguets et résiste à cet écrasement : le héros caché de Saban Bas devient alors Volkan Tas, un être sûr de lui, beau et fort. Saban Bas, envahi par des sentiments de honte, notamment lorsqu'il trompe sa fiancée avec sa vieille logeuse qui sent l'oignon, ne trouve qu'un seul refuge : les lieux d'aisance publics. Dès lors, une schizophrénie littéraire s'installe et débouche sur la réconciliation identitaire des deux personnages. L'écriture commence par des balbutiements pour devenir ensuite un moyen d'expression où se révèle le mépris du narrateur à l'endroit des écrivains et des politiciens de son pays, et finalement se transformer en un véritable art. A travers une métaphore de la condition littéraire contemporaine, le roman symbolise une déchéance, un rejet de la littérature dont le narrateur est l'acteur emblématique. Le ton du livre, à la fois sentencieux et familier, sérieux et comique renforce l'intensité de la dualité qui habite le personnage. Les enchaînements se font par associations d'idées, de façon très naturelle si bien qu'on ne perd jamais le fil tout en étant " baladé " d'un sujet à l'autre. Ce texte court, concentré, pratique une économie de la phrase la rendant d'autant plus explosive. Dialogue sous forme de monologue, l'oeuvre mélange le présent et les souvenirs d'enfance, des anecdotes et des observations sur la littérature qu'accompagne un oeil goguenard lorsqu'il épie avec acuité les travers de l'espèce humaine.






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