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Derek Walcott, depuis plus de vingt ans, publie régulièrement ses textes dans The New York Review of Books, The New Republic, et d'autres revues encore. On trouvera dans les essais de Café Martinique sa vision, émouvante et lucide, des paradoxes de la culture antillaise ; son discours de réception du prix Nobel ; une lettre à l'écrivain français des Antilles Patrick Chamoiseau... Quel que soit le sujet, Walcott l'essayiste y déploie toujours la force lyrique, l'intelligence syncrétique qui ont fait de lui unie des grandes voix de la poésie de notre temps. " Nous, gens des colonies, nous partions de ce constat fiévreux, débilitant, que rien, jamais, ne pourrait se construire parmi ces cases croulantes, ces arrière-cours déchaussées, ces toitures moisies : qu étant pauvres, le théâtre de toute notre existence était d'ores et déjà dressé. Ainsi, nous nous distribuions tout naturellement le rôle du martyr, avec la conviction mélodramatique que nous étions porte-parole de toute une ère, et que notre ego exacerbé obéissait à leur volonté. En notre enfance simple et schizophrène, on pouvait mener deux vies : la vie intérieure, celle de la poésie, et la vie extérieure, celle de l'action, et du dialecte. Et pourtant, les écrivains de ma génération ont été tout naturellement des assimilateurs. Nous connaissions la littérature des empires, grec, romain, britannique, par leurs principaux classiques ; et le patois des rues, comme la langue de l'école, brouillait l'ivresse de la découverte. Puisqu il n y avait rien, c'est donc que tout était à faire : c'est de cette ambition prodigieuse que nous sommes partis. "






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