La photographie sert de cadre et de révélateur aux quatorze
histoires, individuelles ou familiales, qui composent ce recueil
où plane une angoisse diffuse. Les situations en sont souvent
ordinaires, renvoyant à la vie courante, aux occupations et
préoccupations de chacun. Les personnages, du petit enfant au
vieil homme, du citadin au paysan, du retraité au vacancier, se
rencontrent, fuient, se perdent, se retrouvent, espèrent ou
désespèrent, en sachant ou éprouvant, fût-ce confusément, le
prix de l'existence. Toujours surprenant, caractérisé par une
écriture rapide, nerveuse, déliée, qui court au but, sans
s'appesantir, sans tirer à la ligne, le recueil joue sur
l'ambiguïté, le décalage, les préjugés du lecteur, sème des
fausses pistes et entraîne, par dévoilement progressif, vers une
chute inattendue, chaque fois empreinte d'une grande
humanité. Quatorze puzzles à reconstituer ; quatorze
interrogations drôles, cruelles ou tendres sur la vie.
L'écriture est belle, charnelle, poétique.
Toujours surprenant le recueil joue sur l'ambiguïté, sème des fausses pistes et entraîne, par dévoilement progressif, vers une chute inattendue.
Annick Demouzon maîtrise à merveille les ressorts du genre.
Visuels et olfactifs, tantôt drôles, tantôt dramatiques, ces histoires dont on redoute la chute, parfois à tort, parfois à raison...
La lumière qui baigne les textes d'Annick Demouzon est à la fois douce et âpre, toujours pudique et jamais voyeuse.