" Le premier souci de celui qui se prétend guerrier est d'avoir toujours la mort présente à l'esprit, chaque jour et chaque nuit, du matin du premier jour de l'année jusqu'à la nuit du Nouvel An. " Ainsi s'ouvre le Code d'honneur du samouraï écrit par Taïra Shigésuké, érudit confucéen et expert militaire japonais de la seconde moitié du XVIIe siècle. Destiné aux novices, ce manuel avait aussi pour fonction de prévenir le relâchement du comportement des guerriers désoeuvrés en cette période de paix relative. Du combat aux relations sociales, il définit les règles de vie et de conduite auxquelles doit se plier tout jeune samouraï. L'honneur, la mort, le sacrifice de soi, le dévouement au maître et la piété filiale en sont les leitmotiv. Cette morale rigoureuse ne fut d'ailleurs pas l'apanage des seuls samouraïs : ses valeurs débordèrent largement les classes sociales et les siècles pour imprégner toute la société civile jusqu'à nos jours, ce dont témoignent les victimes anonymes du karôshi, ces " morts à la tâche " des entreprises japonaises. Le Code d'honneur du samouraï permet en ce sens de mieux comprendre l'esprit du lapon.