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Malgré son désir de revenir dans la normalité, un homme d'une quarantaine d'années s'enfonce davantage dans la misère économique, sexuelle, morale. Chômeur en fin de droits, divorcé et asthmatique, il ne trouve de courts instants de bonheur que dans un tube de Ventoline ou les visites de sa fille, avec laquelle il s'échappe les dimanches en imitant le vol des oiseaux dans les dunes. Dans un style à la fois réaliste et poétique, Mathieu Belezi évoque les détails quotidiens de cette chute irrémédiable ponctuée de moments de grâce. Mais à travers cette confession d'un médiocre, c'est le miroir à peine déformé d'une société impitoyable qu'il nous renvoie. Je vole est le roman de la dignité perdue des hommes sans travail et sans amour. Le thème de la déchéance sociale insidieusement progressive du chômeur n'est pas nouveau. Mais Mathieu Belezi raconte ici ce fait devenu hélas presque anodin, en tous cas quotidien dans notre société, avec tant de drôlerie pudique, de distanciation dans le récit et en même temps un pathétisme sans pathos, que le lecteur ne peut pas ne pas être ému par le sort de cet homme. Le désespoir n'est jamais fatal parce que reste la possibilité de «s'envoler», c'est-à-dire de rêver, et d'échapper au pire. De rêver à la mort peut-être ? Un réalisme tragique qui ne se prend jamais au sérieux... Mathieu Belezi partage sa vie entre Paris et la Méditerranée. Il est l'auteur d'une dizaine de romans dont C'était notre terre (Albin Michel, 2008). Après avoir été sur les listes des prix Femina, Goncourt et Médicis, ce livre a reçu cet automne le Grand Prix Thyde Monnier de la SGDL.






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