Femme aux multiples visages (portraiturée par Man Ray : voir ci-contre), architecte de formation, à la fois mère de six enfants, mariée à trois reprises, écrivain prolifique, féministe malgré elle, activiste politique, emprisonnée pour ses convictions, Kay Boyle (1902-1992) est un personnage certes inclassable. Il faut pourtant la classer parmi les écrivains américains les plus originaux et les plus importants du XXe siècle. Hélas, son œuvre (considérable : une cinquantaine de livres !) est à peu près inconnue en France. « Le cheval aveugle » (« The crazy Hunter ») était son roman préféré. Kay Boyle avait commencé à l’écrire en France, en 1937. Publié au États-Unis en 1940, il connut un succès fulgurant : la critique la compara alors à Faulkner. Paradoxalement, il ne fut jamais traduit en français : à cause, peut-être, de la difficulté à restituer l’originalité de son style, à la syntaxe sophistiquée. La présente traduction, due à un orfèvre en la matière, peut donc être considérée comme un véritable événement littéraire. Il permet de découvrir (enfin) l’œuvre d’un grand écrivain, amoureux des mots. Et des chevaux.