"J'ai choisi le masque d'un personnage qui a fait une découverte culturelle assez forte pour ébranler ses convictions. Je fais dire à François Xavier : " Je constatai une chose, à savoir qu'en écrivant, je devenais absent du monde, ou j'accentuais cette sorte d'absence qui caractérisait mon séjour au Japon. " J'ai tenté de décrire cette absence, à travers la vie d'un homme qui a passé au Japon le même temps que moi (quatre siècles et demi plus tôt, entre l'été 1549 et l'automne 1551) et a renoncé à sa mission. Face à des adversaires mieux aguerris à la polémique théologique (bouddhiste, bien entendu), il se laissa mourir. J'aimais ce renoncement, cette image si contraire à la vision triomphante des colonisateurs. Je voulais mettre en scène le doute ou l'impossibilité de réduire idéologiquement une autre culture."